mercredi 20 novembre 2013

Communiqué de presse: soutien à la famille d'Azat de Manage


La famille Azat vit en Belgique depuis quatre ans : Azat, le père, Zumrat, la mère et les trois jeunes enfants. Originaires d’Ouzbékistan, ils ont dû fuir  le Kirghizistan, comme 375.000 personnes, suite à la guerre entre les Ouzbèques et les Kirghizes dès juin 2010 pendant laquelle ont été constatés des crimes graves contre l’humanité qui restent à ce jour impunis. Cette famille a subi un harcèlement physique et moral constant, avec des menaces de mort, des perquisitions domiciliaires illégales et des extorsions d’argent. Zumrat a échappé à une tentative d’enlèvement et présente aujourd’hui des symptômes de dépression sévère. Azat a reçu des coups devant ses enfants, ce qui a traumatisé l’une des ses filles, au point que celle-ci ne parle plus à personne d’autre qu’à ses parents. Il est à noter qu’Amnesty International a en effet constaté la poursuite de graves violations des droits humains au Kirghizistan, en particulier envers les membres de la communauté ouzbèque comme la famille d’Azat : torture, mauvais traitements en détention, aveux sous la contrainte et procès inéquitables.

 

En 2010, la famille est arrivée en Belgique, pour recommencer à vivre. Mais aujourd’hui, ils sont menacés d’expulsion vers le Kirghizistan. Un ordre de quitter le territoire est arrivé à échéance le 16 novembre 2013. Après avoir tenté toutes les possibilités dans le cadre de la demande d’asile, Azat a fait les démarches pour obtenir une régularisation sur la base de l’ancrage social durable. Mais malgré le fait que deux de ses enfants sont scolarisés à l’école communale Delval de Manage et qu’il travaillait à Alysse food (une pâtisserie industrielle du zoning de Seneffe) depuis février 2012, la régularisation a été refusée par l’office des étrangers. Malgré un appel introduit par l’avocate de la famille, l’ordre de quitter le territoire n’est pas suspendu. Cette famille vit donc maintenant avec la peur constante d’une arrestation et d’une expulsion alors que le père de famille travaillait, que les enfants sont bien intégrés à l’école et que des suivis psychologiques sont en cours pour que Zumrat et la fille cadette puissent dépasser les traumatismes vécus au Kirghizistan.

 

Le 13 novembre, des membres de la plate-forme marche des migrants et des amis et amies de la famille d’Azat, ont rencontré le Bourgmestre de Manage et la directrice de l’école Delval. Monsieur Pascal Hoyaux nous a dit qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour éviter une arrestation de la famille et d’ailleurs, il estime qu’Azat, son épouse et ses enfants devraient pouvoir continuer à vivre à Manage « en situation régulière » vu les preuves d’intégration démontrées. Cependant, il nous a rappelé qu’en matière des agissements des polices, il était limité dans ses prérogatives. Il a rédigé un courrier de soutien à la famille d’Azat qu’il a envoyé à Maggy De Block et au Premier Ministre Elio Di Rupo. Vous pouvez prendre connaissance de ces courriers en fichier joint. Il s’est également engagé à prendre contact avec l’assistante sociale en charge du suivi de l’aide à la famille car, en principe, vu l’ordre de quitter le territoire, l’aide sociale devait se terminer le 20 novembre. Dès lors, comment la famille va-t-elle faire pour payer le loyer, se nourrir, assumer tous les frais inhérents à la qualité de vie des enfants,… Le comité de soutien à la famille d’Azat initié par la plateforme Marche des migrants attend donc la réponse qui sera donnée par le CPAS de Manage à la demande de poursuite de l’aide sociale pour Azat et sa famille. Tout prochainement, la plateforme Marche des migrants ouvrira une souscription via un numéro de compte que nous vous communiquerons.

 

L’Ecole Delval a également montré sa solidarité en écrivant aussi un courrier des enseignants au Premier Ministre et à la Secrétaire d’Etat aux politiques d’asile et de migrations. Vous trouverez aussi ces courriers en fichier joint.

 

Le comité de soutien à la famille d’Azat et la plateforme Marche des migrants tiennent à remercier vivement le Bourgmestre de Manage, la directrice, les enseignants et les parents de l’école Delval pour le soutien déjà apporté. En décembre, un souper solidaire sera organisé afin de dire à nouveau publiquement que nous souhaitons que la famille d’Azat puisse continuer à vivre parmi nous à Manage. Il permettra aussi de recueillir des fonds pour l’aide matérielle à apporter à toute la famille. Une réunion a lieu le 26 novembre à 9 h 30, à l’ASBL CEPRé, rue Henri Aubry, 23 à Haine-St-Paul, pour préparer cette action de solidarité.

 

Dans les prochaines semaines, nous attirerons également l’attention sur les politiques migratoires du gouvernement Belge car celles-ci mettent en cause le droit d’asile et ne retiennent plus certains critères d’insertion liés à l’ancrage social durable pour les régularisations. « Où sont donc passés les critères de régularisation de 2009 » disait une banderole de la marche des migrants de La Louvière du 20 avril dernier. Les refus de demandes d’asile et de régularisations ont augmenté, même pour des personnes qui fuient des pays en guerre comme l’Afghanistan. Les moyens d’accueil pour les demandeurs d’asile ont diminué car le gouvernement a fait fermer des centres ouverts. Ce même gouvernement impose aux communes des pratiques pour faciliter les expulsions des sans-papiers. Dans nos initiatives, nous continuerons à demander à celles-ci d’utiliser toutes les marges de manœuvre dont elles disposent pour ne pas permettre que des personnes et des familles qui n’ont commis aucun délit, soient arrêtées et expulsées. Nous leur demandons aussi de faire savoir qu’elles s’opposent aux politiques répressives que le gouvernement fédéral veut leur faire jouer car le service public communal doit, à notre sens, demeurer solidaire de tous ses habitants.

 

Pour le comité de soutien à la famille d’Azat

Pour la plate-forme « Marche des migrants »

Freddy Bouchez

Tél : 064/236173 ou 0497/370517

 

 

 

L’entraide se poursuit

Vous trouverez en pièce jointe l'article paru dans la dernière heure du 15/11/13

L’entraide se poursuit

Manage: la famille Umurzakov en danger

Manage: la famille Umurzakov en danger

mardi 19 novembre 2013

Mercredi 20 novembre 2013, à 10H30 RDV devant le Cabinet Deblock action de solidarité avec les Afghans.

jeudi 7 novembre 2013

La solidarité s'organise pour la famille d'Azat: pétition et soutien financier

Ce mercredi 6 novembre, une vingtaine de personnes ont répondu à l'appel de la Marche des migrants pour organiser la solidarité autour de la famille d'Azat et Zumrat, menacés d'expulsion avec leurs trois jeunes enfants vers le Kirghizistan qu'ils ont fui à cause des graves persécutions qu'ils y ont subit (voir leur histoire ici).



Avec des instituteurs de l'école des enfants, des voisins, des collègues, des personnes solidaires, nous avons  lancé une pétition (disponible en téléchargement ici) que nous vous invitons à signer et faire signer. Nous la remettrons publiquement aux autorités politiques de Manage ce mercredi 13 novembre, à 16h. Soyez les bienvenus pour appuyer votre signature par votre présence physique.


Nous avons aussi décidé d'organiser une campagne financière pour les aider à subvenir à leurs besoins en attendant une régularisation de leur situation. Nous vous invitons à verser vos dons sur le numéro de compte de la marche des migrants (qui sera communiqué prochainement), avec la communication "Azat".



La prochaine réunion du comité de soutien aura lieu le lundi 18 novembre, à 18h, au Club Achille Chavée, rue Abelville, 34, La Louvière.

On en parle dans la presse
- dans la Dernière Heure ici
- dans le journal de Vivacité Charleroi ici (à partir de 2'50'')

lundi 4 novembre 2013

Ca se passe près de chez vous. La famille d'Azat, Manage...


Depuis trois ans, Azat le père, Zumrat la mère et les trois jeunes enfants: Amina, 12 ans, Sagdiana, 5 ans et Samir, 1 an, vivent dans la commune de Manage . Originaires d'Ouzbékistan, ils ont dû fuir le Kirghizistan, comme 375.000 autres personnes, suite à la guerre entre les Ouzbèques et les Kirghizes dès juin 2010 pendant laquelle ont été constatés des crimes graves, y compris des crimes contre l’humanité, qui restent à ce jour impunis. La famille a subi un harcèlement physique et moral constant, avec des menaces de mort ainsi que des perquisitions domiciliaires illégales et des extorsions d’argent. Zumrat a échappé à une tentative d’enlèvement et présente aujourd’hui des symptômes dépressifs sévères d’origine psycho-traumatique. Azat a reçu des coups devant ses enfants, ce qui a traumatisé Sagdania, sa fille cadette, au point que celle-ci ne parle plus à personne d’autre qu’à ses parents. Les forces de l’ordre protégeant leurs agresseurs, leurs tentatives de plainte n’ont fait qu’empirer la situation. Aujourd’hui, le café de la famille a été incendié ; il ne leur reste plus rien là-bas et leur vie y est toujours en danger. Amnesty International a en effet constaté la poursuite de graves violations des droits humains au Kirghizistan, en particulier envers les membres de la communauté ouzbèke comme la famille d'Azat: torture, mauvais traitements en détention, aveux sous la contrainte et procès inéquitables.