mardi 17 décembre 2013

Ci-dessous, une lettre envoyée par la plate-forme Marche des Migrants de la Région du Centre au Bourgmestre de la Ville de La Louvière et à la Présidente du CPAS. Elle concerne une famille française victime d'un ordre de quitter le territoire qui arrive à échéance le 20 décembre alors que la mère de famille était sous contrat de travail article 60. La plate-forme Marche des Migrants est en attente d'un rendez-vous avec les autorités de la Ville.

La Louvière, le 14 décembre 2014

A l'attention de Monsieur Gobert
Bourgmestre

A l'attention de Madame Burgeon
Présidente du CPAS de La Louvière

Concerne : la situation de madame Chauvin Stéphanie et de sa famille.

Bonjour,

Madame Chauvin, son compagnon et leurs quatre enfants vivent à La Louvière depuis avril 2011. Ils sont de nationalité française et madame et son compagnon bénéficiaient chacun du revenu d'intégration au taux cohabitant. En octobre 2013, le CPAS a engagé Stéphanie dans un contrat de travail article 60 au home Le Laetare dans le service buanderie. Le 21 novembre 2013, l'office des étrangers a émis un ordre de quitter le territoire qui arrive à échéance le 20 décembre. Le CPAS, quant à lui, a "cassé" le contrat de travail de madame Chauvin le huit décembre. Les enfants du couple sont âgés de 17, 13, 11 et 4 ans. Ils sont tous scolarisés dans nos écoles publiques et les plus âgées sont d'ailleurs actuellement en pleine période d'examens. Les parents en sont réduits à prendre contact avec des mairies qui se situent juste à proximité de la frontière. Madame Chauvin a un rendez-vous le mardi 17 décembre dans une mairie française mais il ne parait pas évident de trouver un logement. Il y a donc un risque, qu'à la proximité des fêtes de fin d'année, en plein hiver, cette famille avec quatre enfants dont un en bas âge, se trouve reconduite en France, sans possibilité d'être relogée.

Madame Chauvin, par le biais d'institutrices, a pris contact avec la plate-forme Marche des Migrants. Comme vous le savez, nous sommes inquiets du durcissement des politiques migratoires dans notre pays et du rôle plus répressif que le gouvernement veut faire jouer aux communes par rapport aux migrants.

Nous nous étonnons qu'une travailleuse européenne occupée dans un contrat de travail soit expulsée. Nous nous étonnons du fait que le gouvernement belge, par le biais de l'office des étrangers, ne considérerait donc pas les contrats article 60 comme de véritables contrats de travail. Faudrait-il alors comprendre que toute personne en article 60 n'est pas considérée comme un travailleur ou une travailleuse à part entière? Ou alors, est-ce le fait que l'office exige absolument un CDI pour que la famille puisse rester en Belgique. Si la dernière option est la bonne, vu la précarisation du marché de l'emploi, on peut alors penser que peu d'européens et d'étrangers parviendront à obtenir un statut dans notre pays sur la base du travail.

Le CPAS de La Louvière a engagé madame en connaissance de cause. Dès lors, il nous aurait semblé cohérent que le CPAS la maintienne dans son contrat de travail. En effet, elle n'a commis aucune faute qui justifie un licenciement sur le champ. De plus, le fait de ne pas rompre le contrat aurait montré un soutien de la part du CPAS et de la Ville de La Louvière par rapport à une famille, bien intégrée, qui fait des efforts pour s'insérer et qu'il n'y a aucune raison d'expulser. Nous comprenons que le CPAS aurait alors dû financer ce contrat complètement avec ses propres fonds et nous trouvons cela également injuste. Nous savons que ce sont surtout les politiques fédérales qui sont en cause, mais nous pensons qu'on ne pourra pas sauvegarder des communes et des politiques sociales communales accessibles à toutes et tous en acceptant d'appliquer systématiquement des mesures que nous trouvons inéquitables sur le plan local. En faisant comme ça, c'est la population qui paie les pots cassés et dans des cas comme ceux-ci, les répercussions sont très dommageables pour les personnes concernées.

Afin d'envisager la solidarité que nous pourrions développer ensemble pour cette famille, nous vous demandons un rendez-vous de façon urgente puisque les échéances sont proches. Nous revendiquons que la famille puisse continuer à vivre à La Louvière et que madame Chauvin réintègre son contrat de travail au home Le Laetare. Nous vous demandons d'intervenir auprès des autorités fédérales concernées contre l'expulsion de cette famille. Au minimum, nous espérons que vous vous opposerez à toute reconduite en France tant que cette famille n'aura pas trouvé au moins une possibilité de logement convenable chez nos voisins ainsi que des moyens de subsistance permettant une vie digne de ce nom. Madame nous signale qu'elle n'aurait pas encore été rémunérée pour toutes les journées de travail prestées. Nous lui avons affirmé que nous pensions qu'il ne s'agissait que d'une question de temps et qu'en principe, ces journées, en toute logique, devraient lui être "payées". Enfin, madame a eu un contact avec une agence titres services qui a manifesté peut être l'intention de l'engager dans un CDI. Mais, elle est en attente de la réponse définitive. Peut être que cet engagement potentiel est freiné par le fait que l'intéressée n'a plus de papiers et que des démarches administratives seraient nécessaires pour les récupérer en même temps que cet engagement s'effectuerait. Serait-il envisageable que l'administration communale ait un contact avec cette agence dans le but de faciliter cette éventuelle possibilité de contrat de travail ?

Dans l'attente d'une réponse de votre part, recevez monsieur le Bourgmestre, madame la Présidente, l'expression de nos sentiments les meilleurs.

Pour la plate-forme Marche des Migrants
Mano Henquinet, Nathalie Rozza, Bernadette Peeterbroeck, Freddy Bouchez

lundi 9 décembre 2013

Conférence de presse ce 06 décembre et un article dans la nouvelle gazette
ici

mercredi 4 décembre 2013

SOUPER SOLIDAIRE


Victimes de persécutions au Kirghizistan, Azat et sa famille ont fui et trouvé refuge en Belgique. Malgré le fait qu’Azat ait un travail, que les enfants soient scolarisés à l’école Delval de Manage, qu’ils vivent en Belgique depuis presque quatre ans, l’Office des étrangers leur a refusé le droit d’asile et par la suite, leur demande de régularisation. Un ordre de quitter le territoire est arrivé à échéance le 16 novembre et depuis, les parents et les enfants vivent avec la peur au ventre d’une arrestation et d’une expulsion. Azat a également été privé de son permis de travail et cette famille est aujourd’hui sans ressource. Nous organisons un souper solidaire afin de leur venir en aide.

 Lieu : Salle « Le Scailmont »  Avenue de Scailmont 96, 7170 Manage

Programme :

ù  18h30 : Présentation de «Maudits migrés – Mots d’immigrés »  et de « Laissez nous la chance » , deux documentaires. Le premier réalisé avec des demandeurs d’asile et le second avec des travailleurs sans emploi en difficulté de lecture et d’écriture.

ù19h30 :  repas fromage suivi du dessert

 

Prix : Adultes 12€ / Enfants 6€ - boissons non-comprises

 

Réservation indispensable au 064/23.61.20 (Mano Henquinet)

Pour les personnes ne sachant pas venir mais qui souhaitent malgré tout aider Azat et sa famille, vous pouvez faire un don sur le compte : Plate-forme Marche des Migrants 001 -7116853 – 39

Pour qu’Azat et sa famille puissent continuer à vivre parmi nous et avec des droits !


Conférence de presse le 6 décembre 2013 à 10 h 30 à la Maison des Associations (salle bleue)

Place Mansart à La Louvière

 

La plate-forme Marche des Migrants et le comité de soutien à la famille d’Azat vous invitent à une conférence de presse pour faire le point sur leur situation et l’état de la mobilisation pour qu’ils puissent continuer à vivre parmi nous, avec des droits !

 

Malgré les persécutions vécues par tous les membres de cette famille au Kirghizistan, le fait qu’Azat avait un travail, que les enfants sont scolarisés à l’école Delval de Manage, qu’ils vivent en Belgique depuis presque quatre ans, l’Office des étrangers leur a refusé le droit d’asile et par la suite, leur demande de régularisation. Un ordre de quitter le territoire est arrivé à échéance le 16 novembre et depuis, les parents et les enfants vivent avec la peur au ventre d’une arrestation et d’une expulsion.

 

La plate-forme Marche des Migrants et le comité de soutien ont rencontré le Bourgmestre de Manage le 13 novembre. Celui-ci a envoyé des courriers au Premier Ministre et à la Secrétaire d’Etat aux politiques d’asile et des migrations. Monsieur Hoyaux demande pour que cette famille Manageoise soit régularisée, ce qui permettrait à Azat de retrouver le travail que la politique migratoire menée actuellement par le gouvernement lui a fait perdre.

 

Les membres de la plate-forme Marche des Migrants avec le comité de soutien, les collègues de travail d’Azat, ses voisins, ses amis, les enseignants de ses enfants, nous continuons à demander la régularisation de toute la famille et le maintien de l’aide sociale qui, vu l’ordre de quitter le territoire, pourrait être suspendue. Nous ne doutons cependant pas du fait que le CPAS de Manage demeurera solidaire de la famille.

 

Lors de la conférence de presse du 6 décembre, nous ferons le point avec vous sur l’action de pétitionnement en faveur de la régularisation de la famille et nous annoncerons nos futures actions, notamment l’organisation du « repas solidaire » du 18 décembre qui aura lieu à l’école communale Delval de Manage.

 

Dans le prolongement de cette action de solidarité avec la famille d’Azat, la plate-forme Marche des Migrants vous fera part des démarches entamées autour du cahier de revendications présenté le 20 avril lors de la marche des migrants de La Louvière et notamment de la rencontre qui a eu lieu le 28 novembre avec la conférence des présidents des CPAS de la Communauté urbaine du Centre.