La famille
Azat vit en Belgique depuis quatre ans : Azat, le père, Zumrat, la mère et
les trois jeunes enfants. Originaires d’Ouzbékistan, ils ont dû fuir le
Kirghizistan, comme 375.000 personnes, suite à la guerre entre les Ouzbèques et
les Kirghizes dès juin 2010 pendant laquelle ont été constatés des crimes
graves contre l’humanité qui restent à ce jour impunis. Cette famille a subi un
harcèlement physique et moral constant, avec des menaces de mort, des
perquisitions domiciliaires illégales et des extorsions d’argent. Zumrat a
échappé à une tentative d’enlèvement et présente aujourd’hui des symptômes de
dépression sévère. Azat a reçu des coups devant ses enfants, ce qui a
traumatisé l’une des ses filles, au point que celle-ci ne parle plus à personne
d’autre qu’à ses parents. Il est à noter qu’Amnesty International a en effet
constaté la poursuite de graves violations des droits humains au Kirghizistan,
en particulier envers les membres de la communauté ouzbèque comme la famille
d’Azat : torture, mauvais traitements en détention, aveux sous la
contrainte et procès inéquitables.
En 2010, la
famille est arrivée en Belgique, pour recommencer à vivre. Mais aujourd’hui,
ils sont menacés d’expulsion vers le Kirghizistan. Un ordre de quitter le
territoire est arrivé à échéance le 16 novembre 2013. Après avoir tenté toutes
les possibilités dans le cadre de la demande d’asile, Azat a fait les démarches
pour obtenir une régularisation sur la base de l’ancrage social durable. Mais
malgré le fait que deux de ses enfants sont scolarisés à l’école communale
Delval de Manage et qu’il travaillait à Alysse food (une pâtisserie
industrielle du zoning de Seneffe) depuis février 2012, la régularisation a été
refusée par l’office des étrangers. Malgré un appel introduit par l’avocate de
la famille, l’ordre de quitter le territoire n’est pas suspendu. Cette famille
vit donc maintenant avec la peur constante d’une arrestation et d’une expulsion
alors que le père de famille travaillait, que les enfants sont bien intégrés à
l’école et que des suivis psychologiques sont en cours pour que Zumrat et la
fille cadette puissent dépasser les traumatismes vécus au Kirghizistan.
Le 13
novembre, des membres de la plate-forme marche des migrants et des amis et
amies de la famille d’Azat, ont rencontré le Bourgmestre de Manage et la
directrice de l’école Delval. Monsieur Pascal Hoyaux nous a dit qu’il ferait
tout ce qui était en son pouvoir pour éviter une arrestation de la famille et
d’ailleurs, il estime qu’Azat, son épouse et ses enfants devraient pouvoir
continuer à vivre à Manage « en situation régulière » vu les preuves
d’intégration démontrées. Cependant, il nous a rappelé qu’en matière des
agissements des polices, il était limité dans ses prérogatives. Il a rédigé un
courrier de soutien à la famille d’Azat qu’il a envoyé à Maggy De Block et au
Premier Ministre Elio Di Rupo. Vous pouvez prendre connaissance de ces
courriers en fichier joint. Il s’est également engagé à prendre contact avec
l’assistante sociale en charge du suivi de l’aide à la famille car, en
principe, vu l’ordre de quitter le territoire, l’aide sociale devait se
terminer le 20 novembre. Dès lors, comment la famille va-t-elle faire pour
payer le loyer, se nourrir, assumer tous les frais inhérents à la qualité de
vie des enfants,… Le comité de soutien à la famille d’Azat initié par la
plateforme Marche des migrants attend donc la réponse qui sera donnée par le
CPAS de Manage à la demande de poursuite de l’aide sociale pour Azat et sa
famille. Tout prochainement, la plateforme Marche des migrants ouvrira une
souscription via un numéro de compte que nous vous communiquerons.
L’Ecole
Delval a également montré sa solidarité en écrivant aussi un courrier des
enseignants au Premier Ministre et à la Secrétaire d’Etat aux politiques
d’asile et de migrations. Vous trouverez aussi ces courriers en fichier joint.
Le comité de
soutien à la famille d’Azat et la plateforme Marche des migrants tiennent à
remercier vivement le Bourgmestre de Manage, la directrice, les enseignants et
les parents de l’école Delval pour le soutien déjà apporté. En décembre, un souper solidaire sera organisé afin
de dire à nouveau publiquement que nous souhaitons que la famille d’Azat puisse
continuer à vivre parmi nous à Manage. Il permettra aussi de recueillir des
fonds pour l’aide matérielle à apporter à toute la famille. Une réunion a lieu
le 26 novembre à 9 h 30, à l’ASBL CEPRé, rue Henri Aubry, 23 à Haine-St-Paul,
pour préparer cette action de solidarité.
Dans les
prochaines semaines, nous attirerons également l’attention sur les politiques
migratoires du gouvernement Belge car celles-ci mettent en cause le droit
d’asile et ne retiennent plus certains critères d’insertion liés à l’ancrage
social durable pour les régularisations. « Où sont donc passés les
critères de régularisation de 2009 » disait une banderole de la marche des
migrants de La Louvière du 20 avril dernier. Les refus de demandes d’asile et
de régularisations ont augmenté, même pour des personnes qui fuient des pays en
guerre comme l’Afghanistan. Les moyens d’accueil pour les demandeurs d’asile
ont diminué car le gouvernement a fait fermer des centres ouverts. Ce même
gouvernement impose aux communes des pratiques pour faciliter les expulsions
des sans-papiers. Dans nos initiatives, nous continuerons à demander à
celles-ci d’utiliser toutes les marges de manœuvre dont elles disposent pour ne
pas permettre que des personnes et des familles qui n’ont commis aucun délit,
soient arrêtées et expulsées. Nous leur demandons aussi de faire savoir qu’elles
s’opposent aux politiques répressives que le gouvernement fédéral veut leur
faire jouer car le service public communal doit, à notre sens, demeurer
solidaire de tous ses habitants.
Pour le
comité de soutien à la famille d’Azat
Pour la
plate-forme « Marche des migrants »
Freddy
Bouchez
Tél :
064/236173 ou 0497/370517