lundi 29 avril 2013

Avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, un même combat pour des droits sociaux et au travail qui permettent à toutes et tous une vie décente!


Depuis le mois de mai 2012, les travailleurs sans emploi de l’ASBL CEPRé sont sur la brèche pour défendre un droit aux allocations de chômage qui protégerait encore de la précarité et de la pauvreté, ce qui n’est malheureusement plus le cas actuellement. Ils revendiquent aussi la création d’emplois de qualité par les pouvoirs publics ainsi que la réduction du temps de travail avec embauches compensatoires, sans perte de salaire et sans augmentation de la flexibilité. Dans les nombreuses actions qu’ils organisent et auxquelles ils participent (plate-forme marche des migrants, ciné-club social,…) ils ont pris conscience qu’un combat commun de tous les « sans voix » était nécessaire pour imposer les revendications. 


Lors de la Marche des migrants de La Louvière des 19 et 20 avril, ils ont rencontré des travailleurs sans-papiers en lutte et en marche pour obtenir les mêmes choses, c’est-à-dire des droits sociaux et un travail de qualité. Même si les réalités sociales ne sont pas tout à fait les mêmes, ces deux revendications, nous pouvons les partager et les défendre ensemble pour les imposer aux pouvoirs économiques, financiers et politiques qui nous oppriment. 

Les travailleurs sans emploi de l'asbl CEPRé ont donc inviter des représentants de la marche de solidarité avec ET sans papiers à leur assemblée du 30 avril 2013 pour continuer la discussion et déterminer. Compte-rendu...


Suites de la discussion du 19 avril

Discussions sur, concrètement, c’est quoi de vivre sans emploi et/ou de vivre sans papier au jour le jour pour casser les clichés qu’on pourrait avoir entre nous et faire ressortir les points communs ou qui se rapprochent comme par exemple, de ce qu’il ressort pour le moment des discussions des 19 avril et du 30 avril :
-     Les personnes sans papiers n’ont aucun droit, sauf théoriquement celui à l’aide médicale urgente mais qui est lui aussi attaqué. Pour survivre, comme ils n’ont pas le droit de travailler (il faut répondre à des critères stricts pour pouvoir obtenir un permis de travail), ils sont obligés de voler pour pouvoir manger, de dormir dans la rue, chez des amis ou en payant au prix fort un « marchand de sommeil » ou de travailler au noir dans n’importe quelles conditions et même s’ils sont vieux ou malades. La pauvreté et la peur font partie du quotidien.
-       Les personnes sans emploi ont droit à un revenu de remplacement mais qui est de plus en plus raboté et soumis à des conditions dont le respect est contrôlé régulièrement. Les allocations diminuent et ne permettent pas de survivre alors que le coût de la vie continue à augmenter. Les exclusions du chômage se multiplient aussi, en n’entrainant pas automatiquement l’accès au revenu d’intégration sociale du CPAS. Les personnes exclues se retrouvent donc sans aucun revenu, au moins temporairement. Le travail au noir est bien souvent, là aussi et de plus en plus, la seule possibilité de survivre.

Travailleurs sans emploi et sans papiers ne parviennent pas à trouver du travail dans de bonnes conditions et avec un bon contrat. Les dangers du travail au noir, souvent la seule issue, sont grands pour tout le monde, tant au niveau des conditions de travail (sécurité, salaire, temps de travail, …) qu’en cas de contrôle qui peut aboutir à une expulsion pour un travailleur sans papiers ou une suspension des allocations avec obligation de remboursement des montants déjà perçus pour un travailleur sans emploi. Les droits sociaux leur sont inaccessibles ou de plus en plus difficilement atteignables. Les clichés leur collent à la peau (coûtent cher à la société, profitent du CPAS, ne veulent pas travailler, …). Travailleurs sans emploi et sans papiers sont ainsi les boucs-émissaire d’une précarité qui se généralise à l’ensemble des travailleurs dans un système qui fonctionne sur la division et la mise en concurrence (actifs>< non actifs ; belges >< étrangers ; hommes >< femmes ; jeunes >< vieux ; ...).

Résumé des pistes dégagées

1. Essayer de créer des groupes de « sans » pour renforcer mutuellement nos combats en travaillant sur les points communs :
- en contactant les travailleurs sans emploi de Bruxelles
-  en contactant les demandeurs d’asile du centre ouvert de Morlanwelz et les personnes sans papiers connues par le biais d'asbl et proposer une réunion commune avec des traductions
- en élargissant aux allocataires du CPAS via le collectif de défense des allocataires sociaux (DAS) > réunion prévue entre le DAS de Liège et les TSE de l’asbl CEPRé le 14 mai en matinée à La Louvière

2. Mener des actions ensemble :
Sur le logement (difficultés de payer son loyer, marchands de sommeil, expulsion des logements sociaux dans la région du Centre pour non-paiement de loyer ou suite à un refus de demande d’asile, …) : participer ensemble à l’action de Bruxelles le 25 mai (cf infra), visiter le « 123 » à Bruxelles sur les occupations de logement, organiser une action médiatique sur les expulsions de logements dans la région du Centre, …
- Sur l’emploi (à réfléchir)

3. Développer des revendications communes et les faire connaitre dans nos combats respectifs (par exemple en approfondissant sur cette base le cahier de revendications du groupe TSE de l’asbl CEPRé):
 Un accès pour toutes et tous aux droits sociaux, ce qui implique la régularisation de tous les sans papiers et une répartition des richesses en Belgique (pour financer les services publics et les divers secteurs de l’aide sociale) mais aussi à travers le monde (pour s’attaquer à la misère et aux guerres dans les pays pauvres auxquelles contribuent les gouvernements et multinationales des pays riches  et qui poussent les habitants à émigrer en risquant leur vie)
- Un travail de qualité pour tous et toutes, ce qui implique de créer des emplois socialement utiles et dans de bonnes conditions (emplois publics, coopératives autogérées, ….)
- Stopper la pression et les restrictions des droits des « sans emplois » et les « sans papiers » victimes des mêmes clichés (feignants, profiteurs, …) dans un système qui fonctionne sur la mise en concurrence entre travailleurs

Agenda des prochaines rencontres

- Assemblée des TSE de l’asbl  CEPRé le 7 mai, 9h30, au 23, rue H. Aubry, Haine St Paul sur: retour sur la discussion avec les sans-papiers et évaluation de la Marche des migrants, préparation de la rencontre avec le Groupe de défense des allocataires sociaux sur les CPAS, préparation de la prochaine action sur la défense du droit aux allocations de chômage et l’emploi.
- Réunion de bilan-perspectives de la marche des migrants de la région du Centre : mercredi 8 mai, 18h, rue H. Aubry, Haine St Paul
- Réunion de bilan-perspectives de la marche de solidarité avec ET sans papiers à Bruxelles (date et lieu à déterminer mais probablement en soirée ou en week-end)
- Assemblée des TSE de l’asbl CEPRé et du DAS le 14 mai, à 9h30, au 23, rue H. Aubry, Haine St Paul
- Réunion des TSE de l’asbl CEPRé, de la marche de solidarité avec ET sans papiers et éventuellement (voir possibilités à la réunion du 14/05) du DAS à prévoir après le 14/05, de préférence en matinée en semaine à Bruxelles
- Marathon du logement, samedi 25 mai, 14h, place Rouppe, Bruxelles

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